Les journées interminables et les semaines qu'on ne voit pas passer... nous l'avons tous expérimenté.
Tantôt trop long avec l'ennui où l'on se culpabiliserait presque de ne rien faire car le temps est perdu, tantôt trop rapide avec les successions de tâches à réaliser où on court après le temps.
La gestion du temps est souvent une source de stress avec pour principal leitmotiv "je n'ai pas le temps" comme si nous vivions sous une pression de l'urgence, avec l'idée que le temps précieux nous échappe.
Illustration : Bloculus.
On peut voir le temps de différentes manières, par exemple :
Le temps linéaire, celui de la culture occidentale notamment, en ligne ascendante de gauche à droite avec la vision que l'histoire est une progression, que le temps passé est perdu et que l'inaction nous retarde. Celui qui nous pousse à aller toujours plus vite.
Le temps cyclique, de mère-nature ou encore de la culture orientale: le temps qui reviendra. Vision cyclique comme avec les saisons où tout est une sucession de temps différents et en même temps, connus.
Le creux de la vague nous indique alors qu'à un moment donné, on surfera dessus.
Le temps est comme une variation de rythme.
Et vous, comment le voyez-vous ?
En matière d'alimentation, ne pas avoir le temps influence le comportement alimentaire qui voit son cadre temporel perturbé nous poussant à manger sur le pouce, à la va-vite, sans prendre de véritables repas.
On pourrait penser que ces petites portions sont adaptées : en réalité souvent déséquilibrées en nutriments et avalées sans plaisir, elles ne comblent la faim que momentanément.
Ne pas prendre le temps de cuisiner, de réfléchir à ce qui pourrait faire plaisir, d'une manière identique amène le mangeur à se distancier de son alimentation et à consommer avec désintérêt.
Alors quand émerge l'idée de prendre soin de soi et de son corps, ne pas avoir le temps se révèle être une véritable difficulté.
Pourquoi n'arrivons-nous pas à nous poser un temps ?
Parce-que nous en avons perdu l'habitude, parce-que nous sommes dans une société de performance qui pousse à faire toujours plus : quand le cerveau est sur-stimulé à longueur de temps à aller toujours plus vite, le "rien", le "vide", le fait de devoir ralentir n'est pas chose connue ni agréable... et il peut être difficile de le supporter.
Enfin, parce-qu'il y a une différence entre s'occuper de soi [le faire] et s'occuper de soi [l'être, l'incarner "ici et maintenant"].
Exemple :
Je peux tout à faire faire ce soin du corps pour prendre soin de moi mais divaguer dans mes pensées de travail manqué [actions passées] et penser à toutes les tâches ménagères qui me restent à faire en rentrant [actions futures] me laissant ainsi l'impression que le temps, et bien j'en manque cruellement pour pouvoir tout faire.
Apprendre à prendre plaisir sans faire, mais en observant, en ressentant.
Nous n'avons pas le temps... : mais sommes-nous capable de retracer avec précisions les faits et gestes d'une journée passée ? de cibler nos ressentis ?
Et si au lieu de dire " je n'ai pas le temps " je formulais " je n'ai pas pris le temps " ?
Derrière "je n'ai pas le temps" qui s'imposerait à nous, n'y a-t-il pas plutôt des freins à nos actions ? (pas l'envie, pas la priorité, ne pas se sentir capable de, une forme de procrastination...). Les identifier pourrait permettre de mieux gérer son temps.
Le temps présent, le seul qui compte : ralentir, ici et maintenant.
Si on est en proie à un vrai sentiment de ne pas avoir eu le temps de faire ce que nous voulions faire, prenons alors un temps pour ralentir et observer nos journées : prenons conscience du temps passé à se réveiller, à petit-déjeuner, à se préparer... le temps de transport, le temps de travail, le temps passé sur les réseaux, devant la TV... à penser au passé, à nous battre contre le futur... quitte à noter ce temps.
Puis de compléter l'observation en se demandant : qu'est-ce que cela m'apporte ? pourquoi est-ce que je le fais ? suis-je en accord avec mes envies, mes valeurs ? Permettant peut être de retrouver un espace de liberté, un temps pour soi que nous sommes libre de combler avec les activités de notre choix et ainsi avoir contribuer à un meilleur équilibre.
Exercice : s'ancrer avec la respiration
Prêtez attention à votre souffle lorsque vous vous sentez submergés, lorsque le pilote automatique se met en route, lorsque vous passez à table... prêtez attention aux sensations que fait l'air lorsqu'il entre et sort de vos narines ou encore les mouvements produits par votre respiration, l'abdomen qui se gonfle regroupant l'ensemble des pensées encombrantes puis qui se dégonfle les repoussant au loin.